En cette année inaugurale de la nouvelle réplique de Lascaux, le PIP en collaboration avec le musée d’Altamira et d’autres partenaires, propose une immersion dans l’univers des fac-similés, physiques ou virtuels, des grottes ornées ainsi qu’une approche historique des procédés de relevé ainsi que les nombreuses technologies innovantes et les savoir-faire techniques et artistiques qui participent à la création des fac-similés. C’est aussi l’occasion de mesurer l’apport des nouvelles technologies et des ressources virtuelles dans les domaines de la recherche, de la conservation et de la médiation.
Nous avons eu le plaisir de visiter cette exposition en compagnie de Noël Coye, chef de projet médiation scientifique et développement international du PIP et membre permanent du laboratoire TRACES de l’université Toulouse Jean Jaurès.
Notre voyage d’automne nous a conduit en Bourgogne du Sud où villes et villages se lovent dans une très belle campagne où alternent paturages et vignobles, séparés par des monts boisés. Le patrimoine médiéval et tout particulièrement roman y est particulièrement riche grâce à Cluny, mais pas seulement.
dimanche 22
trajet Montauban-Tournus
halte méridienne à Lezoux pour la visite guidée du musée archéologiquedédié à cet autre grand centre de production de la sigillée.
arrivée pour dîner à Tournus.
lundi 23
Cluny, matin l’abbaye, très intéressante visite avec Claire Matrat de Visit-Cluny
qui en plus, met avec beaucoup d’habilité, les outils technologiques les plus innovants au service de la compréhension de ce patrimoine en grande partie disparu.
après-midi
Excellents moments, avec Jean-Denis Salvèque et Jean-Luc Maréchal du Centre d’Études Clunisiennes, qui, chacun à sa manière, nous ont permis de découvrir les joyaux cachés de Cluny, que sont la Maison des Dragons, la Maison des échevins et au 20 rue des Merles, la plus vieille maison datée de France (1091) enchassée dans celle que l’on voit.
On peut suivre et aider leurs actions et celles de 7 autres associations qui œuvrent pour le patrimoine clunisois grâce au Fonds de dotation Cluny .
après-midi
Les carrières de la Lie à La Roche-Vineuse
Cette carrière est unique en Europe, car elle a été exploitée en continuité de l’Antiquité jusqu’au XIXe siècle et réunit exploitation à ciel ouvert et en cavité. Le site d’extraction des sarcophages est vraiment exceptionnel.
Jean Tissier, président de l’association qui s’est donné pour mission depuis 1995 de protéger, aménager, étudier et faire connaître le site archéologique des carrières de la Lie, nous les a remarquablement faites découvrir et a partagé sa passion avec nous.
Saint-Gengoux-le-National
rattachée au territoire de l’abbaye de Cluny moins de 20 ans après la fondation de cette dernière dont elle fut un doyenné, cette petite cité médiévale fut également importante pour l’implantation du roi de France en Bourgogne méridionale. Sa structure et nombre d’édifices ont conservé la mémoire de cette riche histoire. Elle a aussi pour particularité d’être habitée par les jouvenceaux et jouvencelles et de posséder une rue et une ruette pavées d’andouilles.
Ce fut également l’occasion de découvrir la peu commune (et amusante) légende de Saint Gengoux, « martyr de la foi conjugale » que nous vous invitons à découvrir au travers les vies de saint Gengoul de Monique Goullet (LAMOP, CNRS-Sorbonne)
mercredi 25
matin Le château de Lourdon, château des abbés de Cluny, à Lournand qui a conservé un rarissime jeu de paume. Nous avons mesuré avec Dominique Bénuard, président de l’association Castrum Lordo l’ampleur (voire la démesure) du site et de l’ouvrage entrepris pour le dégager de la végétation, le préserver et le mettre en valeur.
L’association fait partie du Fonds de dotation Cluny.
après-midi La Chapelle des Moines et ses exceptionnelles fresques à Berzé-la-Ville
en compagnie d’Agnès Loubeyre, guide-conférencière indépendante
La forteresse de Berzé-le-Chatel C’est dans un cadre magnifique baigné dans la lumière d’une belle fin de journée d’automne, qu’un jeune « chevalier » nous a accueilli pour une visite ludique menée avec fougue et enthousiasme : démonstration d’armes médiéviales et dégustation du vin de la propriété étaient au rendez-vous.
jeudi 26
matin Chapaize St-Martin, seul reste d’un prieuré bénédictin est un très bel exemple d’église remontant au 1r âge roman.
de la Préhistoire récente au Moyen Âge,
dans le bassin de l’Aveyron à l’est de Rodez
Roquemissou
(Montrozier, 12)
Visite du site en cours de fouilles
en compagnie de Thomas Perrin (CNRS-TRACES)
Partiellement fouillé dans les années 80 par P.-M. Blanquet, ce site offre une succession de niveaux qui vont de l’extrême fin du Paléolithique à la fin du Néolithique. Il présente en particulier une séquence de 3 millénaires, grâce à laquelle Thomas Perrin espère faire progresser les connaissances sur les interactions entre premiers paysans et derniers chasseurs à l’intérieur des terres.
Deux vidéos vous permettront de mieux connaître ce site et de suivre les recherches archéologique.
Églises fortifiées et forts villageois
de Sainte-Radegonde
Visites en compagnie de Diane Joy (service patrimoine de l’agglomération du Grand Rodez)
La commune de Sainte-Radegonde a conservé deux exceptionnelles églises fortifiées avec les vestiges de leurs forts villageois : l’église paroissiale, Ste Radegonde et l’église St-Jacques à Inières.
Un très intéressant complément à notre visite de St-Jean-d’Alcas
en octobre dernier.
Nos sorties dominicales nous ont déjà entrainés en vallée du Vicdessos, à la découverte de son patrimoine préhistorique (grotte de Niaux) ou médiéval (château de Montréal-de-Sos).
Jean-Noël Lamiable, hôte passionnant et passionné nous a mené cette fois-ci, à la découverte des traces laissées par le pastoralisme et l’exploitation du fer.
comme en témoigne la photo en en-tête. Un excellent endroit pour parler de l’exploitation du fer à la mine du Rancier (bibliographie en bas de page) et comprendre le site du château de Montréal-de-Sos. La publication des 16 années de recherches archéologiques qui lui ont été consacrées est en cours et fait l’objet d’une souscription.
Petite halte pour découvrir le très particulier monument aux morts de Capoulet fait à partir d’une sculpture de Bourdelle représentant la guerre sous la forme de trois figures : la Peur, la Souffance et la Mort.
Ce monument est né de la volonté de Paul Voivenel, neuropsychiatre, écrivain et maire de la commune, profondément marqué par la Grande Guerre.
Pour terminer, démonstration du travail du fer à la forge « catalane » des Forges de Pyréne à Montgailhard.
brève bibliographie sur la mine du Rancier :
René Garmy, Il était une mine… (roman)
Paris : Éditions sociales internationales , 1936
René Garmy, La « Mine aux Mineurs » de Rancié (1789-1848) Paris, Montchrestien, 2e édition, 1970
Henri Rouzaud, Histoire d’une mine aux mineurs
Toulouse, Ed. Privat, 1908
à noter que Le Barry, Maison des patrimoines à Auzat,
consacre ses 3 salles d’exposition à tous les thèmes abordés lors de cette sortie et bien d’autres. Elle propose de nombreuses animations dont des balades culturelles au Rancier.
Notre présidente, Marie-Pierre Coustures (Université Jean-Jaurès de Toulouse) et sa collègue Caroline Robion-Brunner (CNRS) nous présenteront leurs travaux sur la production du fer en pays Bassar.
Le pays Bassar est une des principales régions sidérurgiques d’Afrique de l’Ouest. Grâce aux travaux de l’archéologue américain Philippe de Barros (1983, 1985, 1986), ce district métallurgique est connu pour avoir produit du fer dès 400 ans avant notre ère. A partir du 14ème siècle de notre ère, son activité s’intensifie pour cesser au début du 20ème siècle.
Les recherches menées dans le cadre du projet SIDERENT (Sidérurgie et Environnement au Togo), financé par l’Agence Française de la Recherche (ANR) et dirigé par Caroline Robion-Brunner depuis 2013, ont mis en évidence une diversité des techniques mises en œuvre pour transformer le minerai en métal et une histoire des populations impliquées dans les activités sidérurgiques complexe.
La quantité de fer produite durant les dernières décennies excédait la consommation locale. Durant cette période, les métallurgistes mettent en place une sectorisation géographique de la chaîne opératoire : les villageois de Dimuri se spécialisent dans le charbonnage ; autour de Bandjeli et au nord de Bassar, les métallurgistes extraient et réduisent le minerai ; le fer est transformé par les forgerons de Bitchabe et des alentours, ainsi qu’au sud de Bassar. Les techniques d’épuration de la loupe de fer brut ont été retranscrites et analysées par l’ethnologue Stéphan Dugast (1986). Elles se révèlent originales et complexes.
Une session expérimentale in situ a été organisée en février 2016 dans le village de Bitchabé. Les participants à cette expérience, descendants de forgeron, n’avaient jamais pratiqué cette opération d’épuration. Sous les conseils des anciens, ils ont reconstitué au mieux les gestes et les outils nécessaires pour forger des préformes en fer. Cette activité ancestrale très importante dans l’économie locale ancienne, abandonnée depuis environ un siècle, a fait l’objet d’un film documentaire en cours de montage à l’Ecole Supérieure d’Audio-Visuel de Toulouse.